Après une petite frayeur à la frontière (à cause de nos passeports d’urgence, les douaniers nous assuraient qu’ils n’étaient valides que pour un retour en France et pas pour entrer dans un autre pays, ...), nous voici en Equateur.
Tout petit pays, surtout par rapport aux géants qui l’entourent (le pays fait la moitié de la France métropolitaine), il regroupe des ruines incas, de magnifiques villes coloniales, des paysages et villages andins, des communautés indiennes, une faune incroyable (des Galapagos à la forêt amazonienne), la Sierra et ses paysages grandioses et une côte le long du Pacifique.
Destination facile à faire en vacances, car les distances sont courtes, nous décidons de nous concentrer sur l’Amazonie et les Galapagos, car nous nous rendons compte qu’il nous manquerait 2 mois pour finir notre voyage à Carthagène si nous restons sur le même rythme… Quitte à y revenir !
Nous entrons donc par la Sierra du sud et faisons route vers Cuenca. Les paysages et villages croisés en chemin sont magnifiques : paysages andins de montagnes vertes et luxuriantes - ça se voit qu’on approche de la ligne de l’Equateur, villages charmants avec de jolies places entourées de maisons à balcons de bois, … Nous sommes sous le charme dès les 1ers jours, et le fait que les villages et bords de route soient exempts de bouteilles en plastique et sacs en plastique que nous avons vus par dizaines de milliers dans les autres pays ne gâche rien !
Nous faisons des haltes à Loja et Saraguro :
Arrivés à Cuenca (400.000 habitants), nous continuons notre émerveillement : il s’agit d’une ville coloniale vraiment très jolie, très agréable, à l’ambiance détendue. En 1540 les colons espagnols utilisèrent les pierres d’une ancienne cité inca pour fabriquer la ville. Son centre historique est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco et nous comprenons vite pourquoi. Il semble qu’une église ou qu’une place orne le moindre recoin. Et la cathédrale avec ses dômes bleus est splendide !
Cuenca est connue et reconnue pour l’excellence d’un article d’artisanat exporté dans le monde entier et qui porte par erreur le nom de panama ! En effet, dans les années 1800 quand des commerçants ont commencé à l’exporter, les bateaux partaient pour l'Europe depuis le Panama, les Européens l’ont par erreur associé à son port de départ plutôt qu’à son pays de fabrication.
Ce chapeau est fabriqué en paille : les pousses de palmiers sont récoltées dans l’arrière-pays, puis transportées à dos de mule jusqu’aux villages côtiers. Là, elles sont ouvertes pour récolter la fibre, qui sera ensuite bouillie puis séchée. Les villageoises les tissent en chapeaux qui sont ensuite envoyés dans les manufactures.
Là, les bords sont terminés, les chapeaux sont blanchis ou colorés (la couleur naturelle est beige, mais la plupart des chapeaux sont vendus blancs), mis en forme et se voient rajouter un ruban.
Il existe plusieurs catégories de chapeaux en fonction de la densité de leur tissage. Les plus fins coûtent jusqu’à 2000€ !
Il faut 1 mois pour réaliser un chapeau standard.
Nous visitons la fabrique de Homero Ortega, qui nous montre toutes ces étapes, nous fait admirer les différents modèles et nous expliquent qu’ils exportent dans 28 pays, dont la France et en particulier chez Hermès !
Nous quittons les Pauz’ailleurs avec qui nous voyagions depuis 10 jours et nous partons vers le nord dans la Sierra Centrale.
Après une journée de route dans le brouillard nous empêchant d’admirer les paysages, nous faisons une halte au marché de Guamote (3000m d’altitude), où nous découvrons des fruits que nous n’avions jamais vus ailleurs (et dont nous avons déjà oublié le nom), et où nous admirons les tenues traditionnelles des femmes composées d’une jupe longue portefeuille noire brodée en bas, d’une ceinture brodée et d’un châle en laine attaché autour des épaules.
Et comme nous sommes le 9 mai, nous mangeons … des crêpes ! En effet, arrivés le 9 août en Amérique du sud, j’ai fait le 9 septembre une soirée crêpes pour fêter le 1er mois de voyage. Il n’en fallait pas plus pour créer une tradition et depuis chaque 9 du mois, les crêpes sont au menu. C’est aussi pour rester sur ce chiffre du 9 que nous repartirons le 9 juillet en France.
Nous continuons notre route dans la sierra centrale vers l’est pour rejoindre la ville de Baños.
Les stands de canne à sucre font apparition le long des routes : jus de canne ou canne à sucre à mâcher.
Cette agréable ville touristique – base pour escalade, rafting, randos et thermes – possède plusieurs centres de tyroliennes et balançoires permettant de se balader au-dessus du vide :
De Baños à Puyo, nous sommes sur la route des cascades.
Manto de la novia (voile de la mariée) :
Pailón del diablo (chaudron du diable) d'où nous sommes rentrés trempés :
Cascade de Machay :
Nous arrivons à Puyo, à la lisière de la forêt amazonienne. Nous notons déjà les changements de végétation et sa luxuriance.
Après un bon resto de cuisine amazonienne (El Jardin), nous partons au Paseo de los monos. Ce refuge pour singes (et quelques autres animaux) est tenu par un Suisse et une Equatorienne, et accueille stagiaires et volontaires à la semaine. Il permet également aux enfants de les accompagner pour quelques heures pendant la distribution des bananes par exemple…
Nous n’avions pas dit aux enfants où nous allions. En arrivant ils étaient déjà contents de voir les animaux, mais quand la biologiste a expliqué ce qu’ils allaient pouvoir faire (en espagnol, c’est là qu’on s’aperçoit que leur niveau est très correct), ils ont sauté de joie ! Martin nous a dit au moins 5 fois dans l’après-midi que c’était génial, « merci, merci, merci ! » et que c’était la meilleure après-midi du voyage !!!
Ils ont donc passé 2 heures à distribuer des bananes aux singes, capucins, coatis, et à admirer un margay (félin proche de l’ocelot) et des fourmis géantes (!), en compagnie d’une stagiaire et de volontaires français qui ont pu tout leur expliquer.
Nous remontons ensuite vers le nord pour longer la forêt amazonienne. L’Equateur produit du cacao, en petite quantité (5% de la production mondiale), reconnu de qualité.
Nous visitons la fabrique de chocolats Tsatsayaku. Elle est tenue par une coopérative de 180 familles, et subventionnée – entre autres – par l’Union Européenne.
Le guide nous présente les différentes étapes de fabrication :
- Réception des fèves fraîches de cacaco
- Fermentation pendant 5 jours
- Séchage
- Les fèves sont ensuite grillées puis broyées
- Cuisson et mélange pendant 24h pour obtenir la pâte de cacao.
50% de ce qu’ils produisent part à l’export.
Pour le soir, nous avions repéré un coin sur notre appli de voyageurs près d’une piscine. En fait, il s’agit d’une piscine avec toboggan ! Les enfants sont plus que ravis. Philippe va payer et discute avec le gars pour savoir si nous pouvons rester garer sur le parking la nuit. Il accepte tout de suite et nous propose de laisser ouvertes douches et toilettes. Cela se passe comme ça dans 99% des cas, mais nous sommes à chaque fois touchés et reconnaissants.
Nous en profitons 1h30 jusqu’à ce que le complexe ferme et nous passons une nuit tranquille, sous des pluies torrentielles, comme souvent depuis que nous sommes dans la région amazonienne.
Nous finissons la route jusqu’à Lago Agrio au nord du pays.
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