Le 4 avril lever 4h45 pour prendre l’avion de Cusco à Arequipa ! Malgré 1h15 de retard, nous arrivons à Arequipa avant l’arrivée des stars de la journée : Papé et Mamé ! Nous sommes ravis de cette visite et les enfants sont sur-excités : ils ont passé une soirée entière à faire des panneaux de bienvenue et sautent de joie dans tout l’aéroport.
Ils guettent, ils guettent, et finalement … les voilààààààààà !
Après les embrassades, nous partons pour prendre possession de notre appartement pour 4 jours et nous passons ce jeudi à nous reposer, à discuter, …
Le vendredi, après une bonne nuit de sommeil, nous partons visiter la ville d’Arequipa.
Arequipa est une ville coloniale, à 2400m d’altitude, dont le centre-ville est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. C’est la 2ème ville du pays en termes de population (1 million d’habitants). Elle est veillée par 2 volcans : le Misti et le Chachani.
Elle est surnommée « la ville blanche » car les bâtiments coloniaux du centre sont en pierre volcanique blanche : la sillar.
Arequipa est aussi une ville marquée par les tremblements de terre, notamment en 1600, 1687, 1868, 1958, 1960 et 2001, qui détruisirent à chaque fois une partie des bâtiments, qui furent reconstruits et améliorés.
Nous sommes immédiatement séduits par la ville, qui est la plus belle que nous ayons vue en Amérique du sud : les rues bordées de jolis bâtiments, la superbe cathédrale qui s’étend sur un côté entier de la magnifique et piétonne plaza de armas, les églises, …
Nous visitons le museo santuarios andinos, qui met en avant les expéditions de 1995 et 1996 qui ont permis la découverte des momies de Juanita « la jeune fille des glaciers » et de 2 autres enfants.
En 1995 l’éruption d’un volcan fait fondre la couche de glace environnante, permettant à des archéologues de mener une expédition pour trouver ce que l’absence de glace allait révéler.
Ils découvrirent 3 momies, dont celle d’une enfant de 12-14 ans - Juanita, sacrifiée il y a 550 ans, incroyablement bien conservée, et que la fonte de la glace a fait glisser le long de la montagne.
Ils découvrirent également des restes de campements, des vêtements, des ustensiles, des objets cérémoniels, …
Voici l’histoire de Juanita (par Mario Vargas Llosa, Dictionnaire amoureux de l’Amérique latine) :
« Cette enfant a été sacrifiée à l’Apu (le dieu) Ampato, au sommet du volcan, afin d’apaiser sa virulence et d’implorer la prospérité pour les colonies de peuplement incas de la région. Six heures exactement avant son exécution, on lui a donné à manger un plat de légumes frais. C’est un habile coup de bâton à la tempe droite qui a mis fin à ses jours. « Si parfaitement exécuté qu’elle n’a pas dû ressentir la moindre douleur ». Ils y ont retrouvé les tombes de deux autres enfants, eux aussi sacrifiés à la voracité des Apus andins.
Après avoir été choisie comme victime propitiatoire, Juanita fut probablement entourée d’honneurs et promenée dans les Andes – peut-être même conduite à Cuzco et présentée à l’Inca, avant de monter en procession rituelle, depuis la vallée du Colca, suivie de lamas richement parés, de musiciens et danseurs, et de centaines de dévots, le long de l’abrupt versant de l’Ampato, jusqu’au bord du cratère, où se trouvait la plate-forme des sacrifices. Juanita fut-elle en proie à la peur, à la panique, dans ces moments ultimes ? A en juger par la sérénité absolue inscrite sur son délicat visage de momie, par la tranquille arrogance avec laquelle elle reçoit les regards de ses innombrables visiteurs, il semblerait que non. Peut-être a-t-elle accepté avec résignation, voire avec joie, cette formalité brutale de quelques courtes secondes qui la faisait passer, devenue elle-même une déesse, dans le monde des dieux andins ?
Elle fut enterrée somptueusement vêtue, la tête coiffée d’un arc-en-ciel de plumes tressées, le corps couvert de trois couches de robes en alpaga finement tissé, les pieds dans de légères sandales de cuir. Des broches d’argent, des timbales gravées, un pot de chicha, une écuelle de maïs, un petit lama de métal, ainsi que divers autres objets de culte ou domestiques – tous récupérés intacts – l’accompagnèrent dans son sommeil séculaire, près de la bouche du volcan. »
La visite est très intéressante, et émouvante.
Nous profitons de la ville pour faire un peu de shopping - on trouve des pulls, étoles et écharpes en laines d’alpaga et vigogne, la laine de vigogne étant considérée comme le nec plus ultra (chez les Incas, elle était réservée à la famille royale).
Et nous allons nous faire plaisir dans un des meilleurs restos de la ville : le Zig-Zag, où nous nous régalons de truites et de viandes de bœuf, de poulet et d’alpaga cuites sur des pierres volcaniques. Un régal … Il faut dire que la cuisine péruvienne est réputée pour être une des meilleurs du monde, et encore plus depuis que certains chefs (le plus fameux étant Gaston Acurio) se sont fait connaître à l’international et que le pays s’est vu sacré « meilleure destination culinaire » par les World Travel Awards.
Nous terminerons notre visite d’Arequipa le dimanche, par le monasterio Santa Catalina, immense couvent de 20.000m² créé en 1579.
C’est un édifice sublime, une véritable ville dans la ville, qui a accueilli jusqu’à 160 religieuses et 500 personnes (religieuses, servantes, étudiantes, …). Aujourd’hui elles sont 20.
Les religieuses accueillies étaient de bonnes familles, et pendant longtemps elles vivaient dans des maisons payées par leur famille au sein du couvent. Ce n’est qu’à partir de la fin du XIXème siècle qu’elles vivent en communauté (dortoir, réfectoire, …).
Entre-temps nous sommes partis pour la journée du samedi dans un des plus beaux paysages du Pérou : le cañon de Colca.
La route nous fait passer par un col à 4910m !!! Sur ce col, nous pouvons admirer les 8 volcans qui nous entourent, dont le Hualca-Hualca qui relâche un nuage de cendres plusieurs fois par jour.
Après 3h30 de route nous arrivons à Cruz del Condor. Au-dessus d’un à-pic de 1200mn et dans un panorama splendide, nous sommes venus admirer une colonie de condors. Les voir planer sans effort au-dessus du canyon et juste devant nos yeux est spectaculaire. Nous en aurons jusqu’à 20 en face de nous qui nous font une chorégraphie époustouflante. Les plus proches sont passés à 3m de nous ….
Nous repartons des images plein les yeux, et nous arrêtons tout le long du chemin pour admirer lamas, alpagas (domestiqués) et vigognes (sauvages), ainsi que les cultures en terrasses, les villages, les costumes des femmes et autres paysages.
Après ces 4 jours, nous re-décollons le lundi direction Cusco pour retrouver le reste de la famille : Emilie et Elsa viennent passer 10 jours avec nous !!!!
heureux de voir qu'Arequipa est toujours aussi belle (nous y sommes allés en....1984....oui le siecle dernier, pas 1800 et quelques ....
vos condors sont biens plus beaux et prés que ceux que nous avons vus en patagonie....