Lima, capitale du Pérou, a été fondée en 1535 par Francisco Pizarro. A l’époque 200.000 indigènes vivaient dans la région.
C’est au XVIIIème siècle qu’elle devint siège du vice-roi, le pays appartenant encore à l’Espagne. C’est ici que les bateaux arrivent d’Espagne amenant de nouveaux aventuriers et repartent avec les richesses pillées lors des conquêtes.
L’indépendance fut signée en 1821, grâce notamment au libérateur San Martin, qui après avoir obtenu l’indépendance de l’Argentine puis du Chili, avait encore un peu de temps libre et est parti s’occuper du Pérou.
C’est alors que l’autre héros de l’Amérique du sud – Bolivar, le libérateur du Venezuela, de la Colombie et de l’Equateur (puis plus tard de la Bolivie) – entra en scène et se vit remettre les pleins pouvoirs pour expulser définitivement les Espagnols, ce qui fut fait en 1826.
A la fin du XIXème siècle, lors de la guerre du Pacifique opposant le Chili au Pérou et à la Bolivie, Lima fut occupée par l’armée chilienne (qui vola notamment des milliers d’ouvrages de la bibliothèque nationale, qui ne furent rendus qu’en 2007) et le pays perdit définitivement toute sa partie sud contenant un trésor de richesses minières qui appartiennent désormais au Chili.
Le pays redressa la tête au début du XXème siècle, grâce notamment à ses exportations de sucre, de coton, de caoutchouc, de laine et d’argent.
Après la crise de 1929, le pays connut sa succession de dictatures militaires, jusqu’en 1980.
De 1980 à 2000, le pays fut bouleversé par la présence du Sendero Luminoso (le sentier lumineux), groupe extrémiste qui se battait contre le pouvoir qui réagit en envoyant massivement l’armée. Ce conflit fit des dizaines de milliers de morts, notamment des paysans des hauts-plateaux du Centre, siège du groupe, pris entre 2 feux.
Ceci eut pour conséquence un exode rural massif, notamment vers Lima.
Aujourd’hui le pays a retrouvé une stabilité politique et économique, mais est régulièrement secoué par des scandales de corruption au plus haut niveau.
Nous commençons notre visite par le museo Larco, situé dans l’ancienne demeure du vice-roi décorée de dizaines de bougainvilliers. Il s’agit d’un cadre magnifique pour un des plus intéressants musées que nous ayons visités.
Il retrace la vie des populations natives à travers des objets de céramique, textile, poterie, orfèvrerie, …
Les cultures pré-hispaniques ont en commun :
- Une croyance en 3 mondes : le monde du ciel (les dieux), le monde de la terre (les humains) et le monde souterrain (les morts).
- La croyance qu’il doit y avoir réciprocité entre ces mondes : les humains doivent donc faire des offrandes pour que les dieux les protègent, fassent tomber la pluie, ne provoquent pas de tremblement de terres, … Ils doivent également offrir des sépultures à leurs morts, leur rendre hommage, … pour qu’ils fertilisent la terre. D’où les nombreuses cérémonies, offrandes et sacrifices.
- Tout fonctionne par paire, par contraire : le jour et la nuit, la vie et la mort, … Ce qui se retrouve sur beaucoup d’objets.
Nous continuons notre visite par le centre historique, classé au patrimoine mondial de l’Humanité, dotés de beaux édifices coloniaux et de la plaza de armas, que nous avons la chance de visiter sans quasiment personne car à cause d’une manifestation les rues l’entourant sont toutes fermées, à part pour les riverains et les touristes. Sur la plaza de armas, nous admirons le siège de l’archevêché, la cathédrale et le palais présidentiel. Nous arrivons au moment de la relève de la garde !
Nous faisons une pause au Circuito Magico del agua : une série de 15 fontaines toutes différentes, dont certaines dans lesquelles les enfants peuvent se baigner !!!
Après un petit tour au camping-car pour changer les enfants, nous finissons la journée dans le quartier tendance de Miraflores où se succèdent bars et restos, et nous nous régalons de brochettes de cœurs de bœuf, une des spécialités de Lima.
Lima (10 millions d’habitants – soit 1/3 des habitants du Pérou) est une ville intéressante, avec de beaux édifices, des musées intéressants et tous les restaurants qu’on veut dont certains très réputés (le « Central » est classé 5ème meilleur restaurant du monde). C’est une ville très étendue, très polluée, et dont la circulation est infernale.
Sur la côte, le paysage n’est que dunes de sable, où qu’on regarde.
Nous nous arrêtons 150km au nord de Lima dans la vallée de Supre, à la cité sacrée de Caral. Cette ville a été découverte en 1994. Et depuis elle détient le titre de plus vieille cité américaine : la civilisation de Caral-Supe a vécu ici entre 3000 et 2000 avant JC. Cette cité est classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité.
Au milieu du désert de sable, le site – encore en fouilles – comprend 6 pyramides de pierre, des amphithéâtres, des maisons, des places, un cadran solaire. Les pyramides servaient pour les offrandes.
A côté du site se trouve la vallée de Supe et sa rivière, c’est là que se trouvaient les champs de la ville (notamment du coton). Les habitants se nourrissaient de produits agricoles et des produits de la mer (l’océan est à 26km).
La civilisation de Caral-Supre avait une société extrêmement hiérarchisée, une égalité parfaite entre hommes et femmes, une administration efficace, connaissait l’astronomie, et accordait une énorme place à la religion au travers de cérémonies et d’offrandes. Elle ne connaissait ni les métaux ni la céramique. On a retrouvé des objets qui ne pouvaient pas venir de cette région, ce qui prouve qu’il y avait des échanges avec d’autres peuples.
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