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18/11-28/11/2018 – De Comodoro Rivadavia à la frontière chilienne

Dernière mise à jour : 24 nov. 2019

Départ de Camarones par la route 3 vers Comodoro Rivadavia. La route 3 est la route reliant Buenos Aires à Ushuaïa 3100km au sud ! Elle longe tout l’océan Atlantique


Sur la route

On voit ces panneaux le long des routes... l'Argentine revendique les Malouines (îles Falklands appartenant à la Grande-Bretagne)

Quand la femme à qui nous avons confié notre linge ne nous le rend pas bien sec...

Nous l’avions délaissée quelques temps pour faire des pistes en bord de mer, et sommes heureux de la rejoindre. En effet les pistes depuis Valdés ont mis le camping-car à rude épreuve : il est rempli de poussière et tout ce qu’on touche est poussiéreux, malgré le fait qu’on bouche toutes les évacuations d’eau, les arrivées d’air, qu’on laisse les fenêtres fermées. Notre halte à Comodoro sera donc essentiellement "ménagère" : on sort tous les matelas, qu’on tape et desquels s’échappe un nuage de poussière, on tape toutes les banquettes, on fait laver les draps, on lave la vaisselle, on lave l’intérieur des placards, on passe l’aspirateur dans tous les recoins du camping-car, on lave les accès extérieurs à l’eau, … Ca nous vaccine de la piste pour quelques temps ! Enfin c'est ce qu'on croit...



Le vent est infernal : on a des pointes à 120km/h, et les nuits de grand vent, le camping-car est balloté dans tous les sens, à tel point qu’on a du mal à dormir. On connaît quelques jours plus calmes bien sûr, mais globalement le vent est omniprésent … et ce sera comme ça dans toute la Patagonie !


D’ailleurs, le long de la route, nous passons plusieurs fois par des chantiers d’éoliennes : des « champs » sont en cours d’installation. Et on comprend pourquoi ! De même dans les ports, on voit des pales d’éoliennes stockées en attente d’être livrées sur les chantiers.



Ensuite direction Puerto Deseado, petite ville tournée vers la pêche en haute mer, à l’estuaire de la Ria Deseado. C’est là qu’en 1520 Magellan vient réparer ses bateaux abîmés par une tempête, dans les eaux abritées de l’estuaire. Il n’y a aucune construction sur les 1ers km de l’estuaire, c’est plutôt émouvant de voir les mêmes îles, la même rivière, que ce que Magellan a vu en arrivant il y a 400 ans.


Le temps est plutôt nuageux et nous passons 1 jour ½ tranquillement, à travailler, se reposer et marcher, et à discuter avec Roxana, la guide de Darwin Expediciones, un tour operator chaudement recommandé par la communauté de voyageurs. Elle est adorable, parle un français parfait, nous donne beaucoup de renseignements, nous permet de dormir sur son parking et de profiter du wifi, elle offre des chocolats aux enfants, leur montre un film sur les pingouins, … Bref, une super rencontre !


Balade le long de la Ria Deseado

Balade le long de la Ria Deseado

Balade le long de la Ria Deseado

Jeudi nous partons en excursion, avec Darwin expediciones (www.darwin-expeditions.com) et Roxana ! Nous serons accompagnés de la famille de Sandrine, mais aussi de 2 autres familles rencontrées sur place : un couple, et une famille avec 3 petits enfants. Nous représenterons les ¾ du groupe ! Nous partons pour 45mn en mer jusqu’à l’Isla Pingüino.



En chemin nous croisons des dauphins austraux, jamais vus jusque-là, ainsi que des lions de mer. Les femelles sont avec leurs petits de 10 mois, qu’elles laisseront dans 2 mois à la naissance du suivant, … Les mâles – reconnaissables à leur crinière - vivent en harem d’une 10aine de femelles. Les groupes sont clairement séparés, et les mâles dressent fièrement la tête pour bien asseoir leur autorité.


Lions de mer sur un ilôt rocheux

En arrivant sur l’île, nous admirons une colonie de manchots de Magellan. L’île compte environ 10.000 nids et les petits viennent de naître ou sont sur le point de naître. Ils sont cachés dans les plis des ventres de leur mère et de leur père en alternance, notamment pour échapper aux cormorans prédateurs.


Colonie de manchots de Magellan de l'isla Pingüino

Un parent manchot de Magellan et son petit contre son ventre

Un parent manchot de Magellan et son petit sous son ventre

En passant de l’autre côté de l’île, nous découvrons une autre espèce de manchots : les gorfous sauteurs, qui doivent leur nom au fait qu’ils se déplacent en sautant (même s’ils marchent aussi un peu). La plus grande colonie est sur les îles Malouines au large de l’Argentine, et il y a 30 ans une 10aine est venus s’installer ici. Trouvant le coin à leurs goûts, ils se sont installés et sont maintenant 2.000. Ils pondent 2 œufs par an, s’occupe d’un (le plus gros) et abandonne l’autre. Nous sommes en période d’incubation. Ils sont « rock » avec leurs aigrettes au-dessus des yeux, qu’ils ont rouges.


Des gorfous sauteurs de l'Isla Pingüino

La colonie de gorfous sauteurs de l'Isla Pingüino

Au milieu de la colonie

Martin au milieu des gorfous sauteurs

Un gorfou sauteur

Gorfous sauteurs

Nous repassons de l’autre côté de l’île, et pour cela nous passons près de la zone de nidification des pétrels géants. Ces derniers nous « attaquent » en fonçant sur nos têtes, nous sommes obligés d’agiter les bras pour éviter qu’ils nous touchent.


Puis déjeuner au bord de l’eau, à observer les lions de mer. Ce sont de jeunes mâles, qui n’ont pas encore de harem.


Lions de mer

Temps calme avec les lions de mer

Retour à Puerto Deseado, où nous croisons dauphins austraux et dauphins de Commerson, les petits qui nous avaient enchantés à Playa Union.


Dauphin de Commerson

Ce fut une magnifique journée, ensoleillée, en groupe, et nous avons passé un moment formidable avec Roxanna, et avec les autres familles françaises, une des meilleures journées de notre voyage, nous nous sommes tous régalés !



Maintenant départ pour le circuit côtier de Puerto San Julian, 400km plus au sud, pour rejoindre la famille Arc-en-ciel ! Les 30km avant Puerto San Julian, une piste longe la côte, d’immenses plages en falaises, en passant par des criques.


Sur le circuito costero de Puerto San Julian

Sur le circuito costero de Puerto San Julian

Nous avons rendez-vous avec la famille Arc-en-ciel, qui voyagent depuis 2 semaines avec une autre famille - de Guadeloupe - qui a une fille de 7 ans. De notre côté nous arrivons avec Sandrine et sa famille. Et nous voyons arriver un couple constitué d’un britannique et une espagnole. Nous passerons la soirée sur la plage à 10 adultes et 7 enfants.


Au moment de se coucher (nous sommes maintenant très au sud, et cela se voit sur les horaires du soleil, qui se couche vers 21h et se lève vers 6h : cela nous change des 1ers mois en Bolivie où il faisait nuire noire à 18h), nous assistons à un splendide lever de lune. Les enfants - de leurs lits - ont les yeux rivés sur le paysage.

Lever de lune avant d'aller au lit

Lever de lune

Lever de lune

Nous ne savons pas exactement ce que leur apporte ce voyage, mais en tout cas nous les voyons de plus en plus sensibles à la beauté du monde qui les entoure : régulièrement ce sont eux qui nous montrent quelque chose qu’ils trouvent beau, ou qui nous demandent d’arrêter la voiture pour prendre une photo du paysage …



Le lendemain, journée plage : les enfants construisent des barrages, des forts, ils escaladent les rochers, suivent la marée qui monte, la marée qui descend, … Et les adultes discutent et prennent l’apéro, en discutant de la suite du trajet, qui change toutes les 2h.


Sur une des plages du circuito costero

En fin de journée, nous continuons jusqu’à Puerto San Julian, pour se poser dans un bar et assister à la retransmission de la 2ème partie de la finale de la Copa Libertadores (équivalent de la champions league en foot, mais pour l’Amérique du sud) opposant 2 équipes argentines, qui plus est 2 équipes de la même ville – Buenos Aires : Boca Juniors et River Plate. La 1ère partie s’était tenue il y a 2 semaines, après avoir été retardée de 24h à cause de la pluie diluvienne. Cette 2ème partie sera également reportée pour une autre raison : des membres de Boca Junior ont été attaqués par des supporters de River Plate… Nous passerons quand même une super soirée, à 8 adultes et 9 enfants (entre-temps la famille de Charles et Manon rencontrée à Puerto Deseado nous ont rejoint) !


Les adultes...

... et les enfants !

Le dimanche, après une matinée studieuse, nous allons visiter une réplique du bateau de Magellan.

Voici en quelques mots le voyage de Magellan : en 1519 Magellan (portugais) part d'Espagne pour rejoindre l'actuelle Indonésie par l'ouest. L'expédition compte 5 bateaux et près de 300 hommes. Au bout de 6 mois, il accoste sur la côte de l'actuelle Argentine. Il décide d’y hiverner, d’y réparer ses bateaux, … Ses hommes, épuisés, se mutinent. En représailles, 40 seront exécutés... Magellan continue de descendre la côte avec le reste de l’équipage, et trouve un moyen de passer sur la côte pacifique, dans ce qui deviendra le détroit de Magellan. Magellan mourra l'année suivante aux Philippines, tué par des indigènes qu'il souhaitait convertir.

Le bateau que nous visitons est un petit bateau, qui accueillait quand même 60 hommes d’équipage. Il s’agit d’une reproduction en taille réelle. De l’autre côté de la ville, on aperçoit la colline sur laquelle la première messe a été célébrée après le débarquement. Là encore, je trouve cela assez émouvant de se trouver au même endroit que ces grands explorateurs, qui ont évidemment ouvert la porte à de multiples abus et aux massacres et à l’esclavagisme des indigènes, mais qui avaient un courage et une soif d’aventures qui sont stupéfiants quand on connaît les conditions de voyage de l’époque. Sur les 300 hommes partis avec Magellan, 18 rentreront sains et saufs en Europe…


Réplique du bateau de Magellan à Puerto San Julian

Nous partons, avec la famille Arc-en-ciel, pour notre dernière étape en Argentine avant de passer au Chili. Enfin c’est ce que nous pensions, car arrivés devant l’entrée du parc national, celui-ci est fermé car les routes sont en train d’être refaites ! Tant pis … Nous nous trouvons un coin pour la nuit abrité du vent, et nous passons une super soirée, les enfants dans un camping-car, et les adultes dans l’autre.


Nous nous quittons le lendemain matin pour 2 semaines, car ils descendent vers Ushuaïa, alors que nous faisons un détour de 300km pour retarder notre arrivée à Ushuaïa, en effet Martin souhaite fêter ses 10 ans dans cette ville du bout du monde, et pour un tel anniversaire, ça ne se refuse pas !


Cela nous fait bizarre de nous retrouver à 4 alors que cela fait des semaines que tous les 2 jours nous retrouvons soit la famille Arc-en-ciel, soit la famille de Sandrine et Nicolas. Mais ça fait aussi du bien ! Nous aimons beaucoup alterner les 2.


Direction Puerto Natales au Chili ! La route est quasi déserte, nous croisons 2 voitures par heure, et cette route - qui nous mène de la côte atlantique aux fjords du Pacifique en 300km - est splendide ! Malgré les 100km de piste, qui font rentrer de la poussière dans tout le camping-car, on se régale des magnifiques paysages, surtout quand après un virage on commence à apercevoir la Cordillière des Andes enneigée !






De Comodoro Riviera à la frontière chilienne

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