Après une looooongue route dans le désert, nous voilà revenus en bord de mer et donc à une altitude de 0...
Arica est une ville de 250.000 habitants à 20km de la frontière avec le Pérou.
Il y fait chaud et beau toute l’année, il y a des belles plages, où des personnes de tout le continent viennent surfer, et le centre-ville est agréable.
La ville est au pied d’El Morro, rocher qui vit une des batailles de la guerre du Pacifique, avec une victoire éclatante du Chili sur le Pérou, dont l’armée fut défaite en 1 heure.
Les peuples indiens parcouraient cette région bien avant l’arrivée des colons : Arica est au bout d’un axe commercial où les habitants des côtes et ceux de l’altiplano s’échangeaient poissons, coton et maïs d’un côté contre pommes de terre, laine et viande de l’autre.
Arica a longtemps été le port d’où partaient vers l’Espagne l’argent extrait de la mine de Potosi, que vous avons visitée en octobre.
En 1870, furent commandés à Gustave Eiffel une église et un bâtiment de douanes. Les éléments des 2 édifices furent fondus dans son atelier parisien, avant d’être expédiés par mer pour être assemblés sur site. Les structures sont entièrement en fer moulé peint.
Arica c’est aussi l’occasion de passer un peu de temps avec les Pauz’ailleurs, une famille qui fait le même trajet que nous.
En fait nous les avions rencontrés fin 2017 à Toulouse chez les Hédonistes, qui nous avaient tous reçu chez eux pour nous aider à préparer nos voyages, puisqu’eux-mêmes avaient passé 3 ans en camping-car autour du monde il y a quelques années.
Comme les Pauz’ailleurs étaient partis 1 mois avant nous, nous sommes restés longtemps sans les voir, puis nous les avons croisés à Santiago et à San Pedro de Atacama, mais à chaque fois nous arrivions quand ils partaient. Là, nous avons pu partager un déjeuner et faire une visite ensemble, avant de les laisser sur Arica, où leur camping-car subit quelques réparations.
Après Arica, nous partons dans la Valle de Azapa, où sont exposées les plus anciennes momies découvertes à ce jour : 7000 ans av JC…
Nous partons ensuite vers l’est, direction la Bolivie ! Nous empruntons la ruta 11, qui suit le trajet de la route commerciale entre la Bolivie et le Chili. C’est toujours aujourd’hui une route commerciale (n’oublions pas que la Bolivie a perdu il y a 100 ans son accès à la mer, et doit donc passer par le Chili pour aller aux ports) : 500 camions l’empruntent chez jour ! Il reste des traces des Indiens et des colons : des géoglyphes, ruines de villages fortifiés, …
Au bout de quelques km, le décor change et nous délaissons les panoramas désertiques pour les paysages andins. Pour notre grand bonheur.
La frontière entre les 2 pays se situe à 4700m d’altitude, et en Bolivie et au Pérou, nous serons en altitude pour plusieurs semaines. Nous nous appliquons donc à respecter les paliers.
Nous faisons une 1ère halte pour la nuit à 3000m d’altitude, à Copaquilla, village dans une vallée au milieu des montagnes.
Notre 2ème halte sera à Putre, un charmant village à 3500m d’altitude, où nous retrouvons les femmes aux tenues traditionnelles, et où - à l’occasion de l’arrivée d’un bus de touristes - nous assistons à une démonstration de danse traditionnelle.
Autour, les paysans cultivent en terrasses de la luzerne, pour nourrir le bétail.
Putre était à l’origine un avant-poste espagnol, installé là pour contrôler la population locale.
Sur la dernière photo, on aperçoit le drapeau des communautés indiennes d’Amérique du sud :
- chacun des 49 carrés de couleur représente une communauté
- chaque couleur a une signification : le blanc pour la neige, le jaune pour le soleil, le bleu pour les montagnes, le vert pour les champs, …
Notre 3ème halte – à 4100m d’altitude – se fait à 10km de Putre : aux thermes de Jurasi, dans lesquels nous trempons quelques heures et devant lesquels nous restons dormir.
Notre dernier jour au Chili se fera en traversant le Parque Nacional Lauca qui se termine à la frontière bolivienne.
Les paysages andins, avec volcans enneigés à plus de 6000m d’altitude et lagunes, nous ravissent encore une fois.
Nous revoyons avec plaisir lamas et vigognes.
Nous quittons ainsi le Chili après y avoir passé 2 mois ½ et fait 7500 km. Ce que nous en retiendrons :
- L’aide des Chiliens dès que nous en avons eu besoin (encore merci à Arturo qui a hébergé Passepartout et nous dedans 5 jours devant chez lui à Porvenir)
- Le vin chilien
- Les rencontres (les « Envourchons nos vélos » à vélo avec leurs 3 filles, Catherine et Gwen, les Hollandais Femke et Thijs, …)
- Les couchers de soleil sur le Pacifique et depuis la Cordillère (pour les levers, nous étions encore au lit…)
- Les bivouacs au milieu de nulle part
- Les ciels étoilés sans aucune pollution lumineuse, sur toute la longueur du pays
- Les paysages superbes tout au long de ces 4300km :
o Puerto Natales au milieu des fjords
o Les randos avec Matt et Su et leur famille à Torres del Paine
o La carretera austral, le lac Carrera et ses grottes de marbre
o Chiloe et ses paysages bretons
o Les volcans, les lacs et les parcs nationaux répartis sur tout le territoire
o L’Araucania et ses parcs
o Les couleurs de Valparaiso
o Santiago
o Le désert d’Atacama et les lagunes environnantes
- Les stations-service COPEC PRONTO, « oasis » pour voyageurs : essence, eau, douches à 800 pesos pour 2 (1€), jeux pour enfants, wifi gratuit, et bivouac quand il n’y a rien d’autre ou qu’il est trop tard !
Et contre toute attente pas le moindre tremblement de terre dans ce pays parmi les plus sismiques du monde !
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