Nous repartons de la vallée de Casablanca direction Valparaiso. Valparaiso est à la fois le port de Santiago et son lieu de villégiature.
Valparaiso ne laisse pas indifférente : colorée, artiste, bohème, décrépite, chaotique, … Pablo Neruda (qui y avait une maison) y puisa une partie de son inspiration : « Valparaiso, comme tu es inconséquente… tu n’as pas peigné tes cheveux, tu n’as jamais le temps de t’habiller, tu te laisses toujours surprendre par la vie. »
La ville compte 42 collines encadrant un port.
L’âge d’or économique de Valparaiso est derrière elle. Principal port de la côte pacifique pendant des siècles, elle accueillait tous les bateaux européens qui contournaient le continent américain par le détroit de Magellan ou le Cap Horn. Lors de la découverte d’or en Californie, c’est de là que partaient tous les bateaux emmenant les aventuriers voulant tenter leur chance en Californie, et les bateaux chargés de nourriture, matériel, … apportant dans la Californie vide de l’époque tout le nécessaire à leur installation.
Le séisme de 1906 et la création du canal de Panama en 1914 ont eu un effet dévastateur sur la ville.
Aujourd’hui, elle est une escale pour les bateaux de croisière, une destination de WE pour les habitants de Santiago, et une destination touristique, réputée mondialement pour ses fresques murales.
Une partie de la ville est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité.
Nous commençons notre visite sur le cerro Alegre, aux petites rues montant à des degrés impressionnants, aux escaliers de couleurs, aux ruelles remplies de restos, bars, et boutiques d’artisanat, et aux murs colorés.
Pour moi, c’est un véritable coup de cœur : les couleurs, les rues en bazar, … Pour Philippe, c’est plus mitigé, il voit plus les mauvais côtés de Valpo : la saleté, les odeurs d’urine, …
La soirée se finit dans un resto avec notre amis de la famille Arc-en-ciel qui sont arrivés la veille.
La visite pour nous s’arrêtera là : en revenant chercher notre camping-car garé en ville après le resto, nous nous apercevons que la vitre est cassée et nous comprenons tout de suite que nous nous sommes fait cambrioler.
Valparaiso est réputée pour ses cambriolages de camping-car. Nous avions repéré un endroit touristique recommandé par les autres voyageurs, dans lequel quelqu’un veillerait sur notre véhicule contre un pourboire. En arrivant, il était plein. Nous avons tourné 1/2h et avons finalement laissé tomber et nous sommes garés en ville. Nous étions un peu trop sûrs de notre bonne étoile qui nous protège depuis le début du voyage…
Résultats :
- 1 vitre cassée
- 1 coffre arraché de la paroi du placard et de la paroi du véhicule auxquelles il était accroché
- 2 pieds de table cassés quand ils ont marché sur les tables
- 1 ordinateur volé
- Le maillot des Pumas d’Argentine et le ukulélé de Philippe (!!!!!!!) volés
- Tous nos papiers (qui étaient dans le coffre) volés.
Nous partons immédiatement à la police. En y arrivant, nous croisons une autre famille de Français que nous avions rencontrée 1 mois ½ avant. Ils sortaient du commissariat… pour déclarer le cambriolage de leur camping-car !!!!!
Cela nous a permis de passer 2h sur le trottoir à échanger nos expériences, nos impressions, et aux enfants de courir, crier et décharger leur stress.
Finalement à 1h, nous partons ensemble dormir dans une station-service éclairée et fréquentée.
Le lendemain, Philippe répare la vitre à coups de gros scotch noir, et nous rentrons sur Santiago, où nous achetons un nouvel ordinateur, et où nous nous posons dans le quartier où nous avions déjà passé 5 jours, dans une rue très tranquille, avec les voisins qui proposent de l’eau et de l’aide.
Le lundi, nous sommes à l’ambassade à 9h !!! La personne qui nous reçoit nous annonce un délai de 2 à 3 semaines pour les passeports (faits en France) et nous demande de prendre rdv car rien ne se fait sans. Nous lui expliquons que nous avons vraiment besoin des passeports plus tôt (en nous servant du fait que pour l’instant notre billet retour est au 18 mars depuis Montevideo, ce qui est vrai car en prenant les billets en mars dernier nous ne pouvions prendre notre retour à plus d’1 an, et nous n’avons pas encore fait la modif). Et elle accepte de nous faire des passeports d’urgence (réservés aux urgences, du style retour pour obsèques, …), ce qui veut dire que le lendemain nous les aurons !!!!!!!!!
Nous avons une 2ème énorme chance : 2 semaines plus tôt, nous avions fait faire un double de la carte grise au cas où nous en aurions besoin pour la vente et il était arrivé chez les parents de Philippe quelques jours plus tôt. Du coup, les parents de Philippe organisent une expédition avec DHL, qui nous livrera en 2 jours !!!!
Pour fêter tout ça, et penser à autre chose, nous partons manger des sushis (les 1ers du voyage !) et se faire un ciné (« Dragons 3 », en espagnol c’était un peu chaud …) !
Le mardi, retour à l’ambassade pour notre rdv de 10h30. A midi et demi, nous ressortons avec nos 4 passeports d’urgence, valables 1 an, trop contents !!!!
L’après-midi, nous partons à 50km au sud de Santiago, chez un vendeur et réparateur de camping-cars recommandé toujours sur notre appli fétiche de voyageurs iOverLander. En 2h :
- Nous achetons des pieds de table et Philippe les monde sur nos 2 dînettes
- Les réparateurs nous refont la façade de placard, impeccable
- Ils nous réparent la cloison du camping-car : le résultat n’est pas esthétiquement impeccable, mais fonctionnellement c’est parfait !
AVANT / APRES :
Ne manque plus que la réparation de la vitre, pour laquelle ils ne peuvent rien faire pour l'instant.
Le mercredi, nous partons chez vendeur spécialisé dans les plaques de plastique et faisons découper une plaque à l’épaisseur et aux dimensions de la vitre, que Philippe bricolera et posera un peu plus tard car nous n’avons pas tous les outils nécessaires.
L’après-midi, nous montons au Cerro San Cristobal nous faire 3h de piscine en plein air à la Piscina Tupahue : trop bien par ces températures de 30-32° !
Le jeudi, pendant que Philippe et les enfants bossent, je pars visiter La Chascona (« L’Ebouriffée »), une des 3 maisons de Pablo Neruda, qu’il a fait construire pour cacher ses amours avec Mathilde Urrutia. Les photos y sont interdites (vous pouvez en voir ici : https://fundacionneruda.org/museos/casa-museo-la-chascona/), mais la maison, plutôt alambiquée, faite de 3 parties avec des petites pièces, et son jardin sont jolis. Lors du coup d’état de Pinochet de 1973, elle a été vandalisée, et de nombreux objets ont disparu. Pablo Neruda, malade d’un cancer, est mort 2 semaines après le coup d’état.
Enfin, nous récupérons la carte grise, ravis et partons de Santiago !!!
Dans notre « malheur », nous avons eu une chance folle :
- Nous n’étions qu’à 1h30 de Santiago, où nous avons pu trouver facilement consulat, garagiste, magasins, …
- Le consulat a accepté de faire des passeports d’urgence
- Nous avions par hasard un double de la carte grise en France.
5 jours après le cambriolage nous avions nos papiers, ce qui était inespéré.
Par contre, l’assurance du camping-car est au tiers (il n’existe pas d’assurance tous risques), et l’assurance voyage ne prend pas en charge les dommages véhicules. Nous nous ferons donc rembourser l’ordinateur et les frais de re-fabrication des papiers, mais pas le reste.
Nous faisons la route jusqu’à la frontière avec l’Argentine, avant de se poser pour la nuit à Puente del Inca, en Argentine, contents d’avoir repris la route et de quitter la ville pour des paysages plus sauvages.
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