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10/03 - 18/03/2019 : le désert d’Atacama

Dernière mise à jour : 3 juin 2019

Nous continuons notre périple désertique pour arriver à San Pedro de Atacama, où nous retrouvons Charles et Manon, ainsi que les Hollandais Femke et Thijs.


sur la route

Sur la route

San Pedro est une oasis perdue au milieu du désert, dans le delta d’une rivière, qui est passée en peu de temps d’un petit village à un bourg très touristique, et qui en a tous les revers.

Le 1er hôtel a été créé en 1995, il y a 15 ans il y en avait 20 et aujourd’hui on compte 350 offres d’hébergement… La ville reçoit 4.000 visiteurs par jour et en 15 ans elle est passée de 2.000 à 11.000 habitants … Impressionnant !



San Pedro de Atacama


Eglise en adobe dans la ville de San Pedro

Rue de San Pedro

Place de San Pedro

Nous nous posons pour 5 nuits sur le plateau au-dessus de San Pedro d’Atacama. Cela nous permet de vivre les inconvénients – vent et poussière fine et rouge qui s’infiltre partout – et les avantages de la région – vue sur la Cordillère et ses volcans entourant le village de San Pedro.



Le désert d’Atacama s’étend de la côté Pacifique aux Andes, au niveau du tropique du Capricorne, sur 1000 km du nord au sud. Il est aussi grand que 1/5 de la France et c’est un des déserts les plus secs du monde. A l’est les nuages sont arrêtés par la Cordillère, et à l’ouest, le courant frais de Humboldt empêche l’humidité de la mer de rejoindre les nuages chauds et secs venus de l’Equateur.


Le désert a connu début février des inondations. En effet, il a plu 12mm en une nuit… Cela semble peu, mais il s’agit d’une des 5 plus grosses pluies sur les 50 dernières années. Dans certains coins du désert, il n’a pas plus depuis plus de 500 ans !


Les conséquences ont été nombreuses sur ce coin dont la terre ne sait pas absorber l’eau : routes coupées, mines fermées, sites touristiques fermés (ils n’ont pas encore tous ré-ouverts plus d’1 mois après), et 6 victimes.


Le désert d’Atacama se situe de l’autre côté des volcans par rapport à la région du sud-ouest de la Bolivie (le Sud Lipez) et nous retrouvons les mêmes paysages que ceux qui nous avaient charmés en octobre. Cela nous fait quand même bizarre de nous trouver à 10km de la laguna verde que nous avions vue il y a 5 mois et de laquelle nous nous étions dits : « tiens ! de l’autre côté du volcan, il y a le désert d’Atacama ! ».



Dans ce désert, nous partons dans la valle de la luna : dunes de sable, formations rocheuses, mines de sel, paysages lunaires.


Valle de la luna

Valle de la luna

Valle de la luna

Valle de la luna


Valle de la luna

Salar dans la Valle de la luna

Amphithéâtre de la Valle de la luna

Nous partons ensuite dans le salar d’Atacama, à la laguna Chaxa. Nous pensions trouver un salar tout blanc comme celui d’Uyuni, mais on trouve plutôt de petites formations rocheuses brunes et blanches. On retrouve les mêmes flamants roses que ceux que nous avions vus en Bolivie.


Un village andin à côté du salar

Salar d'Atacama

Laguna Chaxa dans le salar d'Atacama

Laguna Chaxa dans le salar d'Atacama entourée de volcans

De l'autre côté : la Bolivie

Bivouac à 3 familles à 3000m d'altitude

Coucher de soleil sur les montagnes du désert

Bonne nuit...


Puis nous allons admirer les lagunas Miscanti et Miñiques, à 4300m d’altitude, sur l’altiplano. Les lagunes sont très belles et la route nous permet d’admirer le salar d’Atacama, la Cordillère et les cultures en terrasse du village de Socaire, datant des Incas.


Laguna Miscanti sous les volcans

Laguna Miscanti sous les volcans

Laguna Miñiques

Vue sur le salar et le désert d'Atacama

Le désert est habité depuis des milliers d’années. Les peuples indiens qui y vivaient et y vivent encore ont réussi à tirer le meilleur des quelques sources d’eau en mettant en place des systèmes d’irrigation, des terrasses de cultures et des organisations sociales du partage des tâches. Ceci a permis à de petites communautés de quelques dizaines ou centaines de personnes de vivre disséminées dans le désert. Aujourd’hui encore, ces villages vivent selon ces coutumes ancestrales.

Cultures en terrasses de Socaire

Eglise coloniale de Socaire

L'absence de nuages permet un ciel propice à l’observation des étoiles. Nous nous rendons donc un soir à 21h chez Alain Maury, astronome français qui a travaillé en observatoire pendant plus de 30 ans (il a donné son nom à 2 météorites et a découvert plusieurs astéroïdes), et qui s’est installé à Atacama avec sa femme chilienne il y a 15 ans.


Ce fut un des moments les plus palpitants du voyage. Alain est un passionné, et à ce titre transmet une fougue dans sa façon de parler. Nous avons passé 3h avec lui, dans son jardin dans lequel nous avons pu regarder au travers de 10 télescopes la lune, des amas globulaires, des nébuleuses, une étoile distante de plus de 13 milliards d’années-lumière, …


Nous avons beaucoup appris, beaucoup ri, et cette soirée nous a vraiment marqués.



Après quelques jours, nous quittons nos copains, certains pour quelques semaines, et d’autres pour plusieurs mois car Charles et Manon rentrent en France dans 1 mois.



Nous continuons la route au milieu de ces vallées désertiques et des mines aux proportions gigantesques.


Cette région a longtemps appartenu à la Bolivie et au Pérou, jusqu’à la guerre du Pacifique à la fin du XIXème siècle, menée par le Chili contre ces 2 pays, qui s’est conclue par l’annexion de ce territoire par le Chili. Ceci a permis au Chili de développer une énorme activité minière qui a fait sa richesse.


La plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde se trouve à quelques km de San Pedro d’Atacama, à Chuquicamata. Nous nous trouvons devant un paysage avec des terrils hauts comme des montages, un trou de 1250m de profondeur, des camions avec des pneus de 3m de haut.

C’est presqu’effrayants de voir le paysage autant modifié …


La mine emploie 20.000 personnes, produit 630.000 tonnes de cuivre par an, et fait du Chili le plus grand producteur de cuivre du monde. La pollution est telle que la ville de Chuquicamata a été vidée de sa population, qui a été forcée de déménager.


Coucher de soleil sur l'immense trou de la mine de Chuquicamata

Coucher de soleil sur la route où toute la journée et une bonne partie de la nuit, les camions font les allers-retours entre les mines et les ports


A part le cuivre, le Chili a exploité le nitrate de sodium – pour fabriquer du salpêtre – dès le début du XIXème siècle. Cette activité a permis le boom économique du Chili qui propulsa le pays au XXème siècle (entre 1890 et 1920, le nombre d’étudiants est passé de 20.000 à 400.000, et les lignes de chemin de fer sont passées de 1.000 à 5.000km).

En 1910, le Chili fabriquait 65% du salpêtre mondial.


Dans les années 1940, le nitrate synthétique, inventé en Allemagne, a remplacé le nitrate naturel dans la production d’engrais, et du jour au lendemain toute activité s’est arrêtée.


Il reste aujourd’hui des villes fantômes, disséminées sur ce territoire.


Nous visitons la ville de Humberstone, une de ces villes-fantômes, fondée en 1872, et qui connut son apogée dans les années 1940, avec 3500 mineurs, avant sa fermeture en 1960.


On peut y voir les maisons des mineurs, et des notables de la ville, l’école, le théâtre, l’hôtel, l’administration et son terrain de tennis, son marché, et bien sûr la mine. C’est assez émouvant.

La ville a été classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.





Il existe des traces plus jolies et plus anciennes de la présence de l’homme : dans tout ce coin du Chili, on trouve des milliers de pétroglyphes et géoglyphes. Ce sont des motifs gravés dans la pierre ou dans la terre. Nous nous arrêtons à Pintados pour admirer près de 450 géoglyphes : motifs géométriques, représentations d’animaux et d’humains dans leur vie quotidienne, flèches, … Les spécialistes pensent que le but 1er était de donner des indications sur la région, sur les routes de commerce, sur les points de rencontre, sur la présence d’animaux, sur les cours d’eau, … ainsi que de décrire la vie quotidienne. Ils ont été faits entre 400 et 1400 après JC.






Nous continuons notre remontée du Chili pour une dernière semaine dans ce pays.




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