Cela fait maintenant 3 mois que nous sommes en voyage. Ca nous paraît énorme et "peu" en même temps :
- d'un côté, quand on regarde tout ce qu'on a déjà fait, on a l'impression d'être partis depuis des mois et des mois !
- de l'autre, nous ne nous rendons pas compte d'avoir pris plus de vacances qu'en plusieurs années en France, c'est plutôt devenu un mode de vie.
Ce 3ème mois a été un peu difficile : l'excitation des 1ères semaines pour le CNED a cédé la place à un ras-le-bol, les copains et la famille commencent à beaucoup manquer, les enfants en ont parfois marre de rouler et de visiter,... Nous essayons donc de modifier quelques choses :
- tout d'abord une pause de 5 jours dans le CNED pour ne plus s'engueuler pour un exo de français
- une réunion de famille pour voir comment on peut bosser différemment et qui a besoin de quoi
- faire plus de jeux, et plus de pauses.
Ca devrait le faire !
Nous profitons d’être en bord de mer pour passer de la viande aux poissons et aux fruits de mer, et nous nous régalons de poisson à la plancha et de langoustines.
Ce samedi est prévu le 1er match de la « finale du siècle » (selon les média), comprenez la finale de la Copa Libertadores (équivalent de la champions league en foot, mais pour l’Amérique du sud) opposant 2 équipes argentines, qui plus est 2 équipes de la même ville – Buenos Aires : Boca Juniors et River Plate. Les media ne parlent que de ça, les gens dans les bars aussi, chacun a sa préférence. Les autorités craignent les débordements et chaque match sera interdit aux supporters de l’équipe reçue, donc pour ce 1er match dans le stade de la Bonbonera (celui de Boca Juniors), les supporters de River Plate ne sont pas admis. La pluie en décide autrement et le match est reporté au lendemain ; il se soldera par un match nul. Nous ne l’avons pas vu, mais prévoyons de voir le 2ème le 21/11, vu l’évènement que c’est en Argentine.
Ce dimanche c’est aussi la saint Martin, qui sera dignement fêtée autour de crêpes et de – 1ère fois du voyage – Nutella !
Nous continuons notre route vers le sud, et faisons une 1ère pause à Punta Loma, où nous admirons une colonie de lions de mer et des cormorans.
Puis direction Playa Union – petite ville côtière où on peut admirer des dauphins, où nous retrouvons Sandrine et sa famille, au grand bonheur des enfants – et du nôtre : nous apprécions beaucoup d’alterner les moments à 4 et les moments avec d’autres familles.
Lundi nous partons ensemble faire une sortie bateau pour admirer les dauphins de Commerson, espèce de dauphins patagone. Ils sont assez petits (1.40m maximum) et très jolis, on dirait de petits orques.
Ils s’approcheront très près du bateau, sauteront autour, et joueront dans les vagues derrière nous. Nous en verrons quelques dizaines. Ce fut un très joli moment. Au retour nous aurons même la chance de voir 3 dauphins communs – les gris – au loin sauter dans les vagues.
Nous étions partis en bateau avec une mini-caméra, que nous utilisions pour la 2ème fois et qui faisait de super films, et dont le fil de la dragonne s’est limé en quelques minutes. Et alors que Philippe prenait le téléphone pour faire des photos, il a entendu « plouf » : la caméra était dans les eaux…
La journée étant idyllique – temps ensoleillé et peu de vent – nous décidons de passer l’après-midi sur la plage tous ensemble : observation des dauphins gris, cerfs-volants, jeux dans le sable pour les plus jeunes, jeux de société et discussions pour les autres, ...
Le lendemain, nous partons pour Trelew, pour faire un super musée de paléontologie (www.mef.org.ar), dans lequel on peut admirer plusieurs squelettes de dinosaures et voir un film qui retrace l’histoire du plus grand dinosaure jamais trouvé. En 2013 une équipe de paléontologues du musée trouve des restes de dinosaure d’il y a 95 millions d’années dans la province de Chubut en Patagonie. Ils mettront 2 ans à 40 personnes à déterrer tous les os du squelette, dont beaucoup sont absolument intacts. Il s’agit d’un spécimen de titanosaure. Ils se rendent rapidement compte qu’il s’agit d’un des plus grands dinosaures jamais découverts, avant de conclure qu’il s’agit du plus grand : 76 tonnes et 40m de long ! L’assemblage de tous les os a pris des mois et des mois. Dans quelques années, il pourra être observé au musée.
Plus de détails sur www.mef.org.ar/en/megadino
Nous continuons notre voyage vers le sud. Tous les éléments de la Patagonie côtière sont là :
- les étendues à perte de vue
- la végétation, très basse : des arbustes et des touffes d’herbes jaunes
- les estancias - grandes propriétés - qui font de l’élevage de moutons pour la laine et pour la viande d’agneau
- le vent, très présent, et complètement imprévisible.
A propos de Patagonie, l’origine du mot est liée aux habitants indigènes – les Tehuelche – qui portaient des mocassins qui leur faisaient de grands pieds. Le mot vient soit de l’espagnol « pata » qui signifie « patte », soit de « Patagon », nom du monstre dans un roman de chevalerie de l’époque.
Nous nous arrêtons à Playa Isla Escondida pour la nuit, et nous y retrouvons Sandrine et sa famille. L’endroit est superbe : une plage isolée qu’on découvre après 20km de piste, et qui abrite une colonie d’éléphants de mer. Le vent s’étant arrêté, nous en profitons pour faire une balade au milieu de la colonie, et les approcher à quelques centimètres, c’est très sympa. Les éléphants de mer font partie de la famille des phoques. Leur nom leur vient de leur nez, qui ressemble à une espère de petite trompe posée sur leur visage, et de leurs poids : 4 tonnes pour le mâle !
Nous nous couchons au calme, et 1h après le coucher, le vent se lève, avec une force jamais vue. Nos voisins qui voyagent en 4x4 avec tente sur le toit sont obligés de la replier et de dormir dans la voiture, pendant que nous dormons au rythme des rafales qui font valser le camping-car. Nous nous retrouverons le lendemain tous les 8 pour un petit-déjeuner dans le camping-car, à l’abri du vent, mais décidons de partir vite, c’est assez insupportable.
Après 80km de piste, ballotés, nous nous arrêtons à Cabo Raso. Ce cap a été un haut lieu de l’élevage de moutons de la fin du XIXème siècle aux années 50. Le vent n’ayant pas faibli, nous passons l’après-midi dans le camping-car avant une accalmie de 2h nous permettant de faire une balade le long de la côte, sur une plage de coquillages blancs. Nous verrons quelques éléphants de mer. Nous passons la nuit sur place, chez Eduardo, qui tient une estancia sur ce cap, à 50km de la 1ère « ville ». Cela fait des années qu’avec sa famille il nettoie le littoral. Maintenant on peut y loger en lits superposés dans un bus désaffecté ou louer une ancienne maison du village, et profiter de la salle commune avec lits, jeux, ...
En discutant avec la famille de Sandrine, nous nous apercevons que le père de Philippe et le père de Nicolas partagent une passion commune : la course auto. On se dit qu’ils pourraient même se connaître. On en parle avec Michel, qui nous le confirme ! Ils ont tous les 2 participé au tour de France 1972 et sont même arrivés à 1 place d’écart ! Et 46 ans après, leurs 2 fils se retrouvent à faire le même voyage en famille en Amérique du sud …
Le lendemain départ vers Camarones - toujours sur de la piste - petit port de 1300 habitants, qui vit de la laine des estancias et de la pêche aux crevettes. En saison c’est un ballet de bateaux qui sortent et rentrent dans le port, en effet en 15mn ils peuvent ramasser 15 tonnes de crevettes !
Nous nous arrêtons donc manger des crevettes toujours avec la même famille dans un petit resto sympa. Le proprio en apprenant que nous sommes français nous parle de … Florent Pagny ! Il nous explique qu’il a 3 estancias en Patagonie dont une à quelques km d’ici… On nous a souvent parlé de la coupe du monde de foot, mais rarement de nos chanteurs !
Nous partons faire quelques courses dans une épicerie. Dans ces petites villes elles vendent aussi bien des yahourts, du papier toilettes, des marteaux, des canes à pêche : on se croirait dans l'épicerie des Oleson dans "la petite maison dans la prairie" !
Nous partons ensuite pour une excursion à Cabo dos Bahias voir des manchots de Magellan, qui viennent ici pondre et attendre leurs petits. Ils sont 9000 sur le cap. Nous en verrons quelques centaines, certains dans leurs nits, d’autres debout au soleil. Ils vivent au milieu de guanacos, c’est assez surprenant !
Philippe se renseigne car il voudrait pouvoir voir le match de rugby France – Argentine de samedi. Du coup le proprio du resto (https://www.alma-patagonica.com/blank) dans lequel nous avons mangé lui propose d’ouvrir son bar à l’heure du match, alors qu’il est normalement fermé, pour qu’on puisse le voir !! Sympa ! Ca me permettra aussi de me poser avec du wifi pour publier cet article !
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